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MamzelleG

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Création : 24/10/2008 à 12:30 Mise à jour : 14/06/2014 à 05:23

Je ne suis pas faite pour être forte.

Attention !

 
Quelques petites choses à savoir:
 
- C'est moi qui écris mes textes (dans le cas contraire c'est précisé) alors je n'accepterais aucun copier-coller. Soyez respectueux du travail des autres.
- Je n'accepte les demandes d'ami que des gens qui me laissent un ou deux commentaires. Sinon je refuse immédiatement.
- Je ne fais pas de plan cam.
-Les pubs sont acceptées.
-Les commentaires pertinents sont rendus.
-Les chiffres sont refusés.
- La plupart de mes photos (sauf celles de moi) viennent du site "weheartit".
- Les kiffs sont rendus mais il faut le préciser.
 
Et allez faire un tour chez :
 ♥ ♥ ♥
 
 Merci :)
 
 
 
De supers gifs ici : http://des-gifs-libre.skyrock.com/2.html
 Attention !Gif du jour, bonjour ♥ !
 
 
---------------------------------------------------------------------------
 
Un jour, je ferais un sommaire. Un jour...
 
 
 
 
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#Posté le samedi 19 novembre 2011 06:26

Modifié le mercredi 19 septembre 2012 07:40

Vivre malheureux et soi même plutôt qu'heureux en un autre.

 
 
Ton problème, c'est qu'à force de rêver, à force d'espérer, à force de créer en tes synapses les plus incroyables créations, à force de t'évader dans ton monde pour réaliser les expériences fantasmées que tu n'oseras jamais produire en réalité, à force de te plier aux souvenirs, à force de chercher le réconfort dans tes écrits et dans ton art, à force de tout cela, tu ne te rends pas compte que tu vis un pied dans le passé à regretter et un autre dans le futur à espérer des faits qui n'arriveront jamais. Tu ne te rends pas compte que tu oublies ton présent. Tu ne te rends même plus compte que t'es en train de rater ta vie. Qu'il faut sortir de ton esprit, vraiment. Et que t'ouvrir à la réalité. Juste un peu.
 
 Vivre malheureux et soi même plutôt qu'heureux en un autre.Vivre malheureux et soi même plutôt qu'heureux en un autre.Vivre malheureux et soi même plutôt qu'heureux en un autre.
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#Posté le lundi 28 janvier 2013 14:05

Modifié le vendredi 19 avril 2013 13:34

Noël, joyeux Noël.

 
Playlist de ce texte :
 

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Et ce n'est qu'un jour de plus. Juste un jour de plus dans une année déjà achevée. Un jour de plus que l'on attendra impatiemment, y misant tout nos espoirs, y fixant tous nos rêves, y associant une porte ouverte au bonheur, y projetant la fin des tracas quotidiens. Un jour de plus qui nous déçevra.
Un jour de plus où l'on fera semblant. Où l'on fera semblant de croire. De croire au bonheur. De croire au partage. De croire à toutes ces valeurs qui sentent bon le synthétique. Un jour de plus où l'on feindra d'être agréable avec ceux qu'on ne peut souffrir parce que "après tout, il faut faire un effort aujourd'hui, il faut être gentil en cette période". Un jour de plus où, le lendemain, on reprendra nos hypocrisies journalières. Ce ne sera rien qu'un petit jour de plus sur le calendrier. Un jour de plus où les pauvres se saigneront pour s'offrir une soirée décente histoire de jouer aux riches, un jour de plus où les bourgeois de ce monde s'apitoireont sur le sort de toutes ces familles défavorisées en bouffant leurs macarons de chez Fauchon à 10 euros l'unité. Un jour de plus où s'accroitront les différences. Un jour de plus où l'on achètera sans compter, un jour de plus où les magasins trouveront mille et mille prétextes pour nous vanter les mérites de cette superbe démonstration de futilité en nous balançant des Pères Noël sous les yeux et des animations de propagande consommatrice en-veux-tu-en-voilà. Un jour de plus où, à la télévision, on verra des familles bien trop parfaites pour être réelles, des familles unies et euphoriques qui ne connaissent ni la mort ni la séparation, des familles où tout le monde est en bonne santé, des familles où l'argent n'a jamais manqué. Des publicités où les enfants courent sous le sapin, où Monsieur lit le journal les pieds croisés sur la table pendant que Madame reste à la cuisine pour ouvrir les huîtres, en bonne dinde soumise qu'elle est dans cette société qui se dit féministe mais qui au fond est conservatrice jusque dans les spots télévisés. Un jour de plus où, dans les livres, on nous contera Babbo Natale, Santa Klaus, Saint Nicolas, les orphelins sauvés en ce jour si magique par le Père Noël alors qu'on sait très bien que rien n'existe dans cette supercherie énorme. Un jour de plus où les bonnes odeurs sortant des pâtisseries ne seront qu'un arôme diffusé au ventilateur, et non pas la fragrance des bûches décongelées qui fondent en vitrine. Un jour de plus où le foie gras viendra de canards élevés dans des cages en Roumanie, où le mousseux sentira la piquette, où le saumon sera d'élevage bourré aux hormones, un jour de plus où l'on achetera du tout cuit parce que c'est plus rapide, du Made In China parce que c'est moins cher. Un jour de plus où les chefs étoilés essayeront de revisiter les recettes d'antans, où l'on bousculera les traditions avec nos gros sabots de la modernité, un jour de plus où la bûche se fera carrée, où le fagot de haricots sentira le curcuma, où la sauce aux marrons n'aura de marron que la couleur. Un jour de plus où la jeunisme atteindra son apogée, où l'on changera tout, où l'on bousculera tout parce que "c'est la modernité ma petite dame, il faut vivre avec son temps !". Un jour de plus où les gosses ouvriront leurs inombrables paquets à minuit parce que non, c'est vraiment trop dépassé d'attendre le matin, un jour de plus où il manquera des piles dans la boîte, où il faudra retourner en magasin faire un échange parce que ça ne plaît pas, ce n'est pas assez, un jour de plus où les cadeaux seront l'évènement le plus important de la journée, un jour de plus où la consommation s'imiscera dans les cerveaux des bambins en bas-âge pour ne plus les lâcher. Un jour de plus où il y aura des cris, des pleurs, des disputes, des caprices. Un jour de plus où une gamine de 15 ans demandera pour 200 euros de fringues à ses parents, et que déjà le lendemain elle n'aura plus rien à se mettre. Un jour de plus pour venir creuser un peu plus le découvert de ses parents. Un jour de plus où il n'y aura pas de neige, juste le gris poussiéreux des immeubles sur le périph' et les arbres déplumés. Un jour de plus dont la réelle signification ne voudra plus rien dire, une fête de plus païenisée, une occasion de plus pour accroître les fossés entre les générations et entre les religions. Un jour de plus où l'on réunira une famille qu'on est obligés d'aimer, parce que c'est comme ça, ça fait bien sur le papier, c'est une question de principes. Un jour de plus pour dévaloriser encore un peu le sens des mots amour, générosité, partage, bonheur.
Un jour de plus qui sentira grossièrement la supercherie et le décousu, un jour de plus dans un monde désaxé.
 
Un jour de plus où elle rentrera seule dans le noir, un jour de plus où elle aura froid, à l'intérieur et à l'extérieur. Un jour de plus où elle pleurera roulée en boule dans sa chambre, un jour de plus où elle attendra un message qui ne viendra pas. Un jour de plus où elle ne saura plus. Un jour de plus où elle cherchera ne serait-ce que quelques amis vraiment importants à qui souhaiter un bon réveillon, mais un jour de plus où elle ne trouvera pas. Un jour de plus où toutes ses convictions tomberont. Un jour de plus où elle se questionnera jusqu'à s'en crever le coeur. Un jour de plus où elle ne saura même pas elle même ce qu'elle a. Un jour de plus où elle se demandera pourquoi, comment elle en est arrivée là. Un jour de plus où elle verra que tout a changé. Que rien n'est plus pareil. Un jour de plus où elle se sentira seule. Seule, seule, et conne. Seule, seule et vide. Seule, seule et morte.
Seule, seule, seule, seule, seule, seule, seule, seule.
 
 
Et pourtant, avant, j'aimais Noë  l. Et pourtant, qui sait seulement si c'est encore le cas.
 
 
Noël, joyeux Noël.
Tags : Noël, Amélie Poulain, Requiem for a Dream
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#Posté le mercredi 26 décembre 2012 10:26

Modifié le mercredi 26 décembre 2012 11:28

Outre Tombe.

 
Outre Tombe.
 
 
LUCIEN DUCLOS ( 26 Février 1928- 5 Juin 2009)
 
C'est arrivé comme ça. Oui, c'est dur à croire, mais je n'ai même pas senti que je... bref. One dit pas ce mot ici, il est en quelque sorte maudit, tu comprends ?Oui, je te vois rire là, avec toutes tes dents blanches bien alignées. Tu en as, de la chance. Tu verras, dans 5 ou 6 mois tu n'en auras plus. Ca commencera d'abord par les cheveux. Tes boucles dorées... vont se réduire en poussière. Ensuite, ce sera ta peau qui se décomposera, bouffée par les charognards qu'on croise ici: des vers, des taupins, parfois même des insectes. Peu après, une fois que ta peau ne se résumera qu'à quelques croûtes noires gisant çà et là sur tes os bien nettoyés, tes gencives se troueront et le bel ivoire si résistant de tes petites quenottes ira s'effriter contre l'os de ta trachée. Au bout de 2 ou 3 années tu seras redevenu poussière. Memento, homo, quia pulvis es et in pulverem revertis. Oui, j'étais un érudit moi. Professeur  des écoles en retraite depuis seulement un semestre. Tous les matins je me levais aux aurores pour jardiner sous les premiers rayons du soleil. J'avais les meilleures batavias de tout le quartier, même de toute la ville. Une petite popularité. On venait depuis Paris pour goûter mes légumes ! Bon, d'accord, c'était juste ma fille qui était en passage dans la région. Mais tout de même!
Ma petite femme, ma Monique, elle s'inquiétait sans cesse pour moi. "Met ton cache-col ! Tu vas te gripper. Repose toi. Mange, Lucien, mange ! Tu vas t'anémier. Ferme donc ces volets, et arrête de veiller le soir !" J'étais comme un enfant pour elle. Mais c'est dans sa nature: elle aime ronchonner ma Monique. Elle aimait. "Tu vas finir par me tuer avec tout le souci que tu me causes!" C'était sa phrase préférée. Eh bien non, Monique,  tu t'es trompée ! Sur toute la ligne même. C'est le coeur qui a lâché. Comme ça, sans prévenir, un matin, vers 8 heures. La veille, je mangeais des rognons de veau à l'ail, la spécialité de ma petite femme. Que veux tu, j'ai grandi à la vieille école moi, chez nous c'était rustique et ringard: des meubles en rotin, des surnoms ridicules, un verre de blanc le midi et des abats baignant dans la sauce au repas. On était vieux. On assumait. On n'était pas du genre à envier les petits jeunots et leurs appartements modernes empilés les uns sur les autres, leur confort aseptisé et leurs revendications d'anarchistes. Avec Monique, nous connaissions le bonheur simple et les plaisirs quotidiens.
Vers 6h, je me suis levé. Comme tous les jours. Je suis allé dans mon atelier bricoler un peu puis inévitablement je remarquai une haie mal taillée ou un arbre tordu qui m'appelait au jardin. J'ai pris mes cisailles et un arrosoir, et je suis tombé là, entre les rangées de salades. C'était une chute brève, rapide: je ne me souviens de rien. Un éclair noir, un voile lumineux devant mes yeux. Pas de souffrance, pas de mal, rien. Juste cette douleur sourde venant de je ne sais où, émanant de tout mon être pendant un quart de seconde, le dernier moment de ma conscience sur cette Terre: j'entendis le cri déchirant de Monique, j'entraperçus ses yeux bleus embués de larmes, hurlant mon nom.
"Lucien !"
Puis plus rien. Les vers. La poussière. La terre. C'est l'Etat qui a dû être content : je venais de passer à la retraite et je n'avais même pas encore reçu ma première pension.
 
AGATHA DELORME ( 30 Octobre 1891- 12 Avril 1917)
 
Mais c'est normal de mourir, petit ! C'est un honneur même. Regarde: désormais tu as accompli toute une vie sur Terre -qu'elle soit plus ou moins courte d'ailleurs- et tu n'as plus rien à faire, pas d'angoisses, plus de stress. Tu peux te reposer pour l'éternité. Moi, je suis morte -oui, je n'ai pas peur de dire les mots comme ils sont, un chat est un chat après tout- ,moi je suis morte durant la guerre. La grande, celle de 14-18. Celle où on mourrait tous, que ce soit dans la boue des tranchées ou sous les bombardements de l'ennemi. J'ai vu se faire décimer devant mes yeux toute ma famille, explosés sous le tonerre d'une bombe ou d'un obus, que sais-je. J'étais jolie avant: les yeux bleus, les cheveux blonds, la taille fine et les jambes allongées. J'aurais survécu quelques années de plus et j'aurais fait une parfaite aryenne.
Mon visage a été arraché dans l'explosion. Ce fut une mort rapide mais douloureuse, extrêmement douloureuse. Le sang suintait de partout, mes yeux me brûlaient, j'avais l'impression qu'on m'enfonçait des aiguilles partout dans le corps. Mais je ne vais pas te faire une description détaillée de mon agonie, c'est fini désormais, je peux enfin me reposer. Ici, je passe à loisir le film de ma vie. Je revois chaque instant de mon existence, en souvenir. Que d'erreurs j'ai fait, après réflexion... J'aurais tellement dû profiter de ma vie au lieu de penser aux risques et aux conséquences !
Il y en a qui pleurent en arrivant ici, qui se désespèrent et passent leur temps à hurler. Il y en a même qui sont si cinglés qu'ils quittent le petit confort de leur cercueil pour venir hanter je ne sais qui. Les "responsables de leur mort" soit disant. Je trouve cela stupide: personne n'est en faute dans notre sort: c'est nous même qui avons fait les mauvais choix, qui sommes tombés sur les mauvaises personnes au mauvais endroit et au mauvais moment.
Non, je n'ai jamais ressenti la moindre déprime en arrivant ici. Il y a comme tu le vois du monde à qui parler ici. Oh, oui, il y a les rabats-joie, ceux qui ne décrochent pas un mot, ceux qui sont résignés, las, fatigués, sans vie. Sans vie. Evidemment, puisqu'on est morts! Morts
Morts.
Mais non, mais non, dans l'esprit de mes proches je ne suis pas morte. Ils se souviennent de moi, me pleurent... Mes amis, ma famille, ils n'ont pû oublier tous les bons moments passés ensemble. Oui, mais le chagrin, comme le reste, disparaît au fil du temps. Ils pourront se rappeler mon visage en regardant des photographies, mais se souviendront-ils du timbre de ma voix, de mon parfum musqué, de l'expression de ma colère ou de l'intonation de mes phrases quand je suis heureuse ? Non. Tout s'efface. Le cerveau n'est qu'un gigantesque entennoir qui laisse filer les mémoires au fur et à mesure du temps. Et quand les photographies jauniront, se déchireront, s'éparpilleront, qui pourra décrire ma bouche, mes yeux, mes cheveux ? Ils mouriront, eux aussi. Et là mon nom ne sera plus qu'un parmi tant d'autres sur un registre au fond d'un placard oublié de l'administration.
En quelle année sommes-nous ?
Oh non, oh non, par pitié petit ! 2012 ?! Ils sont tous morts eux aussi, tous ceux qui se souvenaient de moi. Leurs enfants aussi peut être. Combien de générations se sont-elles succédées ? Même dans l'esprit des gens je n'existe plus. Je ne suis plus rien: un cadavre, une poussière au fond d'un trou. Plus rien. Plus rien. Je suis morte. Oh mon dieu ! Pour l'éternité !
 
HUGO LEMARCHEUR ( 14 Mars 1995- 8 Janvier 2012)
 
T'auras vu mon enterrement ! De la folie. Mieux que toutes les soirées auquelles je me suis rendu jusqu'ici. Tous ces gens qui pleuraient, m'ensevelissaient de compliments, me louaient, au moins une centaine, voire plus ! Il y avait même mes pires ennemis, mes ex petites amies et des personnes que je ne connaissait même pas. De la famille, des tantes, des oncles, des cousins germains et j'en passe. Dans l'église la cérémonie était un peu longue. Je n'ai jamais aimé aller à la messe de toute façon. C'est bien trop glauque, ces statues de gars crucifiés, ces vitraux louches, cette odeur d'encens cramé et caetera...
Il y a eu des discours, pleins de trémolos, dégoulinants d'émotion et suintant ce dégeulis de tristesse gnan-gnan dont j'ai horreur.
Dans l'ensemble, personne ne s'est distingué. Tout le monde a rappelé les bons souvenirs empreints de nostalgie, les bons moments passés ensemble, les fous-rires et les joies diverses. Au fur et à mesure du temps ça devenait plus une compétition pour savoir qui était mon meilleur ami qu'un hommage à ma défunte personne.
Il y a eu beaucoup d'hypocrites qui profitaient de la situation si vous voulez mon avis ! C'est étrange : je jouissais ainsi d'une popularité toute nouvelle, d'une subite poussée de célébrité. Etre mort vous apporte bien des avantages. Ensuite, il y a eu les florilèges de louanges, l'énumération de toutes mes "nombreuses" qualités et le passage sous silence de mes défauts tout aussi conséquents. On m'a toujours reproché mon autorité et ma vantardise: aujourd'hui on mettait en avant mon "esprit de gagnant" et mon "assurance". J'étais un garçon banal et dans la norme, là on m'inventait tout un assortiment de dons exceptionnels. Comment ma mère a t'elle pû laisser faire ça ? Elle savait que ça m'aurait déplu. Peut être que ça lui faisait du bien d'entendre au moins une fois dans sa vie que j'étais un bon fils, aimé, respecté. Quand j'ai vu ses grands yeux noirs s'ourler de larmes, tout cela m'a paru insupportable. Ma petite soeur lui tenait la main, serrant fort son mouchoir contre ses paupières. Elle avait attaché ses longs cheveux bruns en un chignon rigide. Elle n'a jamais aimé ce genre de coiffures trop strictes. Alors pourquoi s'était elle donné ce mal, cette énergie de prendre un rendez-vous chez le coiffeur, d'aller s'acheter une nouvelle robe qu'elle ne remettra jamais juste pour mon enterrement ?! Pourquoi s'empêchait t'elle de pleurer ? Etait-ce pour faire bonne figure ou juste pour se persuader que tout irait bien ?
Mon père lui s'enfermait dans un mutisme inexpressif, regardant au loin, fixement, sans laisser transparaître la moindre émotion.
Seuls ces trois êtres m'ont inspiré pitié et compassion. J'avais cette envie insoutenable de me lever et d'aller les serrer dans mes bras. Seulement voilà: je suis mort, alors comment leur manifester ma présence ? Comment leur montrer que je veille sur eux en permanence ?
Puis il y a eu la mise en terre. Encore une fois je suis passé pour un ange, un dieu tombé des cieux, une incarnation de la sainteté. Est ce qu'ils ont oublié pourquoi je suis mort ? Ne se rappellent-ils donc plus qui était le vrai Hugo Lemarcheur, ce gamin à peine adulte mort à la sortie d'une boîte de nuit, saoûl et shooté, planté d'un couteau dans le ventre par le copain d'une fille qu'il a tenté d'agresser ?
Oui, au fond, je pense qu'ils savent tous. Mais la mort est entourée d'une sorte de mystère, d'un tabou. On ne dit pas du mal des morts. Parce qu'on a peur que les autres en fassent de même pour nous, et il y a toutes ces fâcheuses superstitions... Le jour où le diable périra, il deviendra aussi apprécié et loué que Dieu vivant. C'est dire si le Monde est hypocrite.
 
Il n'empêche que j'ai apprécié cette soudaine vague de popularité. Je me sentais le maître du Monde. Les filles auraient tué pour sortir avec moi ! Tous les gars du lycée seraient devenus mes amis. Je serais invité à toutes les soirées. Je m'imaginais déjà pénétrant dans le lycée, des Ray Ban vissées sur les yeux, un jean taille basse et toute la foule devant moi à m'acclamer. J'étais heureux, le plus heureux des hommes. Puis j'ai compris : je suis mort. Il est bien là le problème: le Monde va continuer de tourner sans moi et je ne pourrais jamais plus profiter des plaisirs de la Vie. Je suis devenu un... un Rien. Un objet. Tous les autres allaient me regretter un temps, puis ils continueraient de s'amuser. Et moi, je serais ici. Seul. Abandonné. Mort.
 
VINCENT DESIRE ( 25 Novembre 1900- 24 Décembre 1979)
 
J'aimerais dormir. Tais toi maintenant.
 
NICOLE NOTRE ( 9 Septembre 1856- 10 Août 1954)
 
 Oh mon Dieu, et dire qu'ils ont osé m'enterrer ici, petit ! Moi, Mme Nôtre, entourée de tous ces miséreux, shyphilliques et anémiés et j'en passe ! En face même de cet estropié qui vendait des pommes de terre à l'huile  dans une petite baraque en ville  et à deux tombes de la traînée du quartier. A chaque fois que je me réveille c'est le même scénario : je n'en reviens toujours pas !
J'aurais dû avoir une stèle plus haute, une tombe plus grande. Et cet épitaphe ! Qui a fait cet épitaphe ? J'aurais mérité moult louanges, une prose survoltée, une ballade, que sais-je ? Non, ils ont voulu faire dans le sobre, dans le concis, sans fioritures... Bientôt, on confondra mon emplacement avec la fosse publique ! Et dire que ma tombe n'est même pas fleurie. Seulement le jour des morts, par le fils du croque-mort qui se charge de l'entretien du cimetière. Il faut dire que je n'ai laissé aucune descendance à cette Terre. C'est d'ailleurs pour cela, sûrement, qu'elle me punit ainsi: je n'ai pas compensé ma disparition en un siècle de vie. Ah, j'ai eu le temps d'en profiter, jusqu'au bout j'étais active, prête à mordre la vie à pleine dents. Oui, j'avais encore toutes mes dents, et un teint parfait qui plus est ! On ne m'aurait jamais donné la centaine. Et voilà qu'on me punit, qu'on me soumet au même calvaire que tous ces miséreux. Rongée par l'humidité, croquée des rats et des vers, trouée comme un vulgaire morceau de gruyère, empestant la pourriture et suintant de putréfaction. Mon corps est autant ratatiné que ceux des autres, et ce cercueil en bois de chêne n'y fait rien ! Ah, satanée mort infâme !
J'ai été soulagée de quitter le Monde, après enfin 100 ans d'existence. Mais tout de même, je ne m'imaginais pas cela. Je pensais Dieu plus clément. Il aurait pû m'accorder... Que sais-je moi ? Je suis une comtesse pleine de renommée, une des femmes du siècle, Nicole Nôtre bon sang, la célèbrissime Nicole Nôtre ! Vous ne me connaissez point, petit ? Mais voyons, mes salons étaient si prisés, emplis d'érudits de tout genre, de peintres visionnaires, de poètes et de cinéastes ! J'étais une mondaine. J'étais. Car aujourd'hui, qui se souvient de moi ? Mon tort est de n'avoir laissé aucne trace plapable de mon passage sur Terre. Car les évènements s'oublient. Oh, comme je regrette... J'aurais voulu encore 100 ans, encore, encore et toujours plus. Où est le paradis que nous promettait la Bible ? Où est Dieu ? Où sont Saint Pierre et le portail doré, les  chérubins potelés et les anges ? Morts, peut être, comme nous autres. La mort n'épargne rien ni personne, et elle nous prend tous de la même façon : subitement, précipitement, irrévocablement et indéfiniment. Rien n'est immortel. Retenez cela, mon petit.
 
CLEMENCE ( 16 Octobre 1990-2010)
 
Non, on ne sait pas mon nom de famille. On m'a retrouvée au fond de la Seine, à moitiée bouffée par les poissons et la pollution. Ils ont su mon prénom et ma date de naissance grâce à la gourmette en argent qui pendait à mon poignet, la seule chose qui fusse conservée à peu près convenablement. Mon corps n'a pas pu être identifié, et personne n'est venu me réclamer. Peut être n'avais je pas de famille ? Ou qu'ils sont morts eux aussi ? Je ne me souviens de rien. Ils m'ont enterrée ici. Ils ont longtemps hésité sur la décision à prendre: conserver mon corps en attente d'une réclame ? M'incinérer ? Puis ce choix fut finalement le bon : il est clair que personne ne viendrait plus jamais et une urne ç'aurait été encombrant. J'ai reçu une petite cérémonie simpliste mais charmante, toute en pudeur et en intimité. Les agents d'entretien du cimetière viennent tous les jours déposer une rose blanche sur ma tombe. Le symbole de la pureté. Pourtant je ne pense pas que dans ma vie j'étais une fille si bien que cela. Je ne sais pas pourquoi j'ai ce pressentiment.
Ils sont en quelque sorte devenus mes amis, tous ces hommes qui fleurissent ma tombe sans raison apparente. Je suis devenue le symbole, la mascotte du cimetière si on peut parler ainsi. Comme le soldat inconnu l'est pour l'Arc de Triomphe. Ils se sont pris d'affection pour ma tombe, s'amusent à m'inventer une vie de mannequin suicidaire, d'étudiante effarouchée, de diva coquette en prise avec des malfrats ou plus encore. Et si j'étais simplement une fille simple, banale, comme ils en croisent tous les jours en partant travailler et auxquelles ils ne jettent pas même un regard ?
 
Je ne me sens pas comme étant morte. Je ne sais pas, je ne sais plus ce que c'est de vivre. Mon amnésie fait que je ne connais plus que cela : voir le monde extérieur sans pouvoir le toucher, l'étouffement du cercueil, la claustrophobie. C'est mon quotidien. Ma mort est ma vie. Mon enterrement fut le premier jour du reste de ma nouvelle existence. Je n'ai pas peur. Je sais que je suis bien ainsi, et pour l'éternité. Ce n'est pas comme si j'allais me réveiller un matin et me souvenir de ce que c'était que de bouger, marcher, manger ou même parler avec "ceux du dessus"! Non, moi, je suis morte certes mais à la fois tout à fait vivante. Car au fond, qu'est ce qu'une vie ? Est-ce avoir la capacité de se déplacer, de mener des activités, travailler, jouer, rire ? Ou est-ce plutôt pouvoir ressentir des sentiments, exprimer des humeurs, pousser à bout sa réflexion ? Si c'est ce dernier cas, alors je suis imortelle.
 
FATIA KARONI ET SAMIA KARONI ( 2 Mai 1998- 20 Décembre 2006)
 
- Qu'est ce qu'on fait là, Samia ?
- Je ne sais pas...
- Tu te souviens, quand papa parlait de la mort ? Il disait que seuls les méchantes gens ne vont pas au paradis. Est-ce qu'on est méchantes, Samia ?
- Non, je ne sais pas, je ne pense pas ! Nous n'avons rien commis de grave après tout.
- Un jour j'ai volé un bonbon au supermarché.
- Ce n'est pas pareil !
- Alors pourquoi on est mortes ?
- Tu penses qu'on est mortes toi ?
- Evidemment, que veux tu que ce soit sinon ?
- On avait huit ans seulement. On n'était pas très vieilles. Pas aussi vieilles que Grand-Mère ou que la concierge de l'immeuble. Ce sont les personnes âgées qui meurent, pas les enfants.
- Mais si, souviens toi, une fois à la télévision... Il y avait cette image d'un petit garçon de notre âge... Ils disaient qu'un fou, un malade l'avait tué. Maman en avait été malade pendant des jours, elle était terrifiée. Papa lui disait "Calme toi Chiara. Calme toi. Ca n'arrivera pas aux notres." Puis on n'en avait plus jamais entendu parler.
- Je m'en souviens, oui... Mais nous, on n'a pas été les victimes d'un assassin.
- Dis, Samia, est ce que tu avais attaché ta ceinture de sécurité toi ?
- Oui, Maman avait vérifié la tienne aussi.
- On n'a pas chahuté, on était calme. Tu lisais un illustré. Moi je dormais.
- Papa avait fait exprès de ne pas boire le vin de Mamie. Elle avait insisté pourtant.
- Maman lui indiquait correctement la route.
- Il avait changé les phares la veille.
- Il pleuvait.
- Tu te souviens comme l'autre voiture est arrivée, à toute allure, en face de la notre ? Papa a hurlé.
- Maman a hurlé !
- J'ai fermé les yeux.
- J'ai tout entendu.
- Je n'ai plus réussi à les ouvrir.
- Puis j'ai eu mal...
- Si mal. Il y avait du sang.
- Je ne me souviens plus de rien à partir de ce moment là.
- Je crois qu'on est mortes, là, non ?
- C'était rapide.
- Pas très douloureux finalement.
- Dis, Fatia, pourquoi on est mortes ? Qu'est ce qu'on a fait de mal, Fatia ? Pourquoi on ne peut plus jouer avec les autres ? Pourquoi on ne va plus grandir ? Pourquoi on n'aura jamais l'âge d'aller dans les montagnes russes à la fête forraine ? Pourquoi est-ce que tu ne seras jamais maîtresse d'école ? Pourquoi est-ce que je n'irais plus chez Inès ? Pourquoi est-ce que je ne pourrais jamais dire à Enzo que je l'aime ? Pourquoi on ne peut plus retourner à la maison ? Pourquoi on ne verra jamais le bébé que Maman avait dans son ventre ?
- Je ne sais pas Samia.
- Pourquoi on est mortes, nous, alors qu'on n'a rien fait pour mériter ça ? Qu'on n'a pas commis la moindre imprudence ? Qu'on a respecté toutes les consignes de sécurité ?
- Pourquoi a t'on perdu notre vie à cause d'un homme qui avait trop bu et qui lui est encore vivant ?
 
BRICE BRIFFAZ ( 2 Juillet 1945- 20 Juillet 2003)
 
Je me souviens d'un débat survolté de ma jeunesse. Notre professeur de philosophie nous avait intimé de dégager une idée sur la notion d'immortalité. J'étais un fervent argumentaire et je me lançai immédiatement dans une quête éperdue pour démontrer que l'immortalité n'aurait jamais eu sa place dans notre société humaine, et que, pire, j'étais contre les traitements médicaux allongeant l'espérance de vie. J'avais mes raisons de défendre cette thèse avec tant d'assurance. Car qu'est ce qu'une vie sans la crainte, l'angoisse de la mort ? Sans cette adrénaline que l'on ressent lorsque l'on risque sa peau ? Sans cette précipitation qui nous pousse à vite apprendre le maximum de choses, et à assouvir le plus grand nombre de rêves, à visiter le plus de pays, à finaliser tous nos projets entrepris ? Qu'est ce qu'une vie sans l'ombre permanente de la mort qui certes nous terrorise mais aussi nous motive ?
Ce ne serait rien: une longue traînée laiteuse et embrumée faite d'existence paresseuse, de remises au lendemain perpétuelles, d'économies inutiles, d'abandons. Un chantier inachevé enseveli de gravats. Et passé le problème de la surpopulation, que dire de tous ces désespérés qui ne pourraient que broyer du noir indéfiniment  sans aucune porte de salut ?
Non, l'immortalité n'aurait pas été une bonne chose. Et pourtant, si seulement j'aurais pu en bénéficier ! Juste un peu, juste un peu... Car je n'ai jamais voulu mourir. J'ai peur de l'ennui. Je n'ai pas pu accomplir tout ce que j'ai désiré : j'avais encore tant de projets, une telle soif de connaissances sans cesse renouvellée ! Toutes ces fois où j'étais fatigué, démotivé, toutes ces grasses matinées inutiles ! Comme je désirerais revivre ne serait-ce qu'un an... Et au bout de cette année supplémentaire, je sais bien que je réitererais ma demande, car au final c'est si bon de vivre ! C'est la chose la plus naturelle, la plus gratuite et la plus délicieuse qu'il nous soit à jamais donné. Et comme toutes les bonnes choses, celle ci a une fin. Même si on se plaint sans cesse qu'elle est dure, une fois terminée elle nous manque tant. Car au fond, la mort vaut-elle la peine d'être vécue ?
 
FOSSE COMMUNE (1765-1800)
 
- Qui c'est celui là ?
- Un nouveau ?
- Il n'est pas comme nous.
- Il est bien trop propre.
- Il vient d'arriver alors ?
- Trop frais.
- Poussez-vous donc, je veux voir !
- Mais qu'est ce que tu nous gênes, toi !
- Il nous pose une question.
- On dirait qu'il veut parler.
- A moi ?
- Non, à moi !
- A nous tous.
- J'aurais tant aimé pouvoir me reposer.
- Cohabiter pour l'éternité !
- Taisez-vous.
- A moi !
- Il essaye de parler.
- Vas-y, petit.
- On t'écoute.
- Chut !
-....................................
- Que tu es drôle petit !
- Tu as posé cette question à tous les autres ?
- A moi !
- A moi aussi.
- Ils t'ont répondu ?
- Alors tu es... vivant ?
- Non, c'est impossible.
- AHAHAH, que tu es drôle !
- Laisse-le, il se moque.
- Je ne me moque point ma chère.
- Tu sais petit, t'es vachement doué pour faire parler les morts. Maintenant rentre chez toi, il va faire nuit.
 
 
 
 
 
 
Tags : mort, Cimetière
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#Posté le samedi 24 novembre 2012 09:58

Modifié le mardi 27 novembre 2012 14:06

Le monologue de la femme brisée.

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<<If you love me
Won't you let me know ?>>
 
 
 
Le monologue de la femme brisée.Le monologue de la femme brisée.
 
Chère Manon (et chers vous autres, 10% qui prenez la peine de me lire ♥)

 A la base cet article ne devait pas parler de ce dont je vais t' entretenir aujourd'hui. J'ai eu un sérieux manque d'inspiration et je n'arrivais plus à écrire ces temps ci. Je voulais faire ce texte sur la phrase en haut de mes photos, mais ça n'en vaut plus la peine parce que ce soir j'ai vu des choses bien plus révoltantes que mes histoires personnelles et pour une fois je ne vais pas parler de moi ici. Et pour une fois il y aura des personnes réelles qui seront ciblées, j'en ai assez de faire dans le faux-semblant et la généralité. Ce soir je suis tombée par hasard sur une chose qui me fait dire que j'en ai assez. J'en ai assez de tout, je suis remplie d'un trop-plein insatiable et démotivant. J'en ai assez de cette génération de merde où personne ne peut plus rien faire sans qu'on le critique. D'accord moi aussi je critique tant ces "filles comme ça" (référence aux deux articles de ce nom) mais là c'en est trop: je ne supporte plus de voir des "clashs" sur Facebook entre deux pouffiasses qui se disputent pour savoir qui est la copie de la consommation la plus fidèle alors qu'elles le sont exactement toutes les deux. De toute cette bande de gens pervertis par le fric et qui se donne un genre de "non moi je suis simple". De ces gens qui se plaignent sans avoir jamais connu le vrai bonheur d'en avoir fini avec la mort, la maladie, les dettes et les créances. De ceux qui se permettent de se foutre des autres dans le simple esprit qu'ils sont supérieurs. De ceux qui ne connaîtrons jamais le malheur et la souffrance mais qui se plaignent, et se plaignent sans relâche. Oui j'en ai assez de ce monde de merde dans lequel on survit. On est tous plus désempathiques les uns que les autres. Plus personne ne pense à la gentillesse, à l'altruisme désormais, bah oui, qu'est ce qu'on se fout de savoir comment sont les gens à l'intérieur! C'est si marrant de se moquer du monde, de faire du mal aux autres, de critiquer les gens et de les espionner sur Facebook! Non non, elles ne sont pas comme tout le monde elles, elles sont différentes mais pour pondre leurs aphorismes géniaux sur le conformisme et le manque de personnalité, elles ont bien dû se rabaisser aux autres et faire comme tout le monde: fouiner sur Facebook, regarder le nombre de "likes" sur les photos, détailler dans le moindre recoin la tenue d'untelle ou d'untel aujourd'hui. C'est ça qui me bouffe en fait: personne ne se rend compte à quel point on devient tous des esclaves de cette génération dégringolante, personne ne se rend compte qu'on est exactement tous pareils ! Notre premier réflexe quand on connaît une nouvelle personne est de la filtrer sur les réseaux sociaux, d'aller voir ses photos, ses publications, sa popularité, son nombre d'amis. On a tous cette déception amère quand on voit que nos images sont impopulaires et cette joie malsaine de découvrir que nos commentaires atteignent plus de vues que celui de notre pire ennemie. Non mais où va t'on, vraiment ? Personnellement j'en peux plus. Et pas que de ça. J'en peux plus de cette fille qui s'invente des maladies dans le seul but de se rendre intéressante alors qu'elle ne sait rien de la pathologie dont elle feint souffrir, elle ne sait pas combien ça te pourris et combien ça te détruit pour le restant de tes jours, elle ne sait pas qu'il y a des gens autour d'elle qui sont vraiment atteints, qui essaient de s'en sortir mais qui n'y parviennent pas. Et pour elle c'est un jeu, bah oui, c'est si amusant de jouer les annorexiques ! Et j'en ai assez aussi de celle ci qui se plaint sans cesse qu'on ne l'aime pas, qu'on se fout de ses rondeurs et qui ricane du premier venu. Je n'en peux plus, mais vraiment plus de devoir écouter cette autre fille me parler toujours et incessament de ses problèmes, de ses malheurs dérisoires, de lui prodiguer des conseils et de savoir qu'au final elle retombera toujours dans les mêmes emmerdes. J'en crève de faire tout, de me battre pour faire plaisir, pour aider, pour comprendre et que le reste du monde s'en fout et se permet de me mettre dans la merde sous prétexte que "dans la vie il faut bouffer ou se faire bouffer". Et que dire de tous les efforts que je fais pour me contrôler et bien faire alors que certaines personnes me reprochent de ne pas être assez à la hauteur et s'en vont batifoler vers les mêmes erreurs que je commet ? Non vraiment, je suis pleine à rabord de cette lassitude du monde parce que désormais, plus personne n'arrive à entrer dans mon estime. Je craque de tous ces gens qui se méprisent et qui s'envoient chier, qui critiquent des comportements dont ils sont eux mêmes les victimes. On fabrique nous même notre génération pervertie, ce n'est même pas la faute de nos parents. Je n'arrive pas à déceler le moment où ça coince, je ne sais pas si ça durera toujours ainsi ou si les gens deviendront un jour matûre. Mais je sais que si rien ne s'arrête on deviendra de plus en plus ce genre de corrompus du système qui se donnent un genre antisocial pour cacher leur propre conformité. Oui, j'en ai marre, j'ai envie de me laisser aller, de hurler ce que je pense parce que je me tait bien souvent trop. Ce que je peux juste avancer c'est que je retiens. Je sais que les personnes visées ne verront jamais ce texte, qu'il aura pour seul lectrice Manon, mais au fond qu'est ce que ça fait ? 90% des personnes n'auront pas le courage d'arriver au bout, s'ils daignent même à lire cela. Mais ça m'a fait du bien. Je m'excuse auprès de Manon, je sais que c'est pas un très beau texte comme tu voulais, il n'y a ni sens caché, ni mots très intelligents ni consonnances agréables, mais comprends bien que c'est une lettre ouverte à tout ce qui ne me va pas, tout ce que je ne supporte plus. Et que j'en avais réellement besoin.
Je ne me considère pas comme un être supérieur à ce que je dénonce ici, je ne dis pas que je suis mieux ou même en mesure de juger cela. Je ne suis pas au dessus de tout le monde. J'écris juste un article sur un blog. A une amie très chère qui attendait un article qui finalement n'est pas venu. Voilà.
Justine ♥ .
 
Le monologue de la femme brisée.
 
 
A lire sur "Apologize" (elle ou elle comme vous préférez) des One Republic, puis sur "Made for you" et "All the right moves" du même groupe, à la suite et dans l'ordre. Les clips d'All the right... et du premier Apologize sont vraiment superbes ♥
 
Assis toi juste un instant, dans la cour de ton environnement scolaire, et regarde autour de toi. Ne te fixe pas sur tes amies qui t'attendent avec impatience en se demandant ce que tu fabriques, ne te focalise pas non plus sur les groupes les plus aparents, singuliers par leur conformité et leur euphorie émanante, mais concentre toi sur ce que, d'ordinaire, tu ne vois pas. Il t'es sûrement difficile de regarder le Monde avec tes yeux d'ordinaire aveugles à tous ceux qui sont extérieurs à ta bulle, mais essaie. Et tu verras. Tu verras une silhouette ombrée, dont l'apparence semble réduite à un simple corps engoncé dans sa propre timidité. Tu verras une de ces filles qui t'inspirent pitié et mépris car elles ne savent ni comment briller en société ni s'habiller correctement, c'est à dire qu'elles ne sont pas exactement comme toutes les autres, qu'elles ont un petit quelque chose de différent en elles. Tu verras ce garçon dont tu ne sais pas le nom mais que tu adores détester parce qu'il est un peu bizarre. Puis tu verras tous les autres, tous ceux que tu te plais à insulter et à ridiculiser sur les réseaux sociaux. Tu ne sais rien d'eux, ni la date de leur anniversaire ni leur situation familiale. Tu ne sais ni pourquoi tu les évites ni comment tout a commencé. Ni pour quelles raisons on les harcèle quotidiennement ni pourquoi tu imites leurs détracteurs. Ils sont peut être dans ta classe, habitent près de chez toi. Peut être que tu jouais avec eux à l'école maternelle. Peut être qu'ils partageaient les même passions que toi, les mêmes "délires" comme on dit. Mais pour cause d'une rumeur, d'un défaut envahissant ou d'une particularité physique tu n'en sauras jamais rien. Parce qu'on les a tout bonnement exclu de cette belle et magnifique société bien démocratique qu'est la sphère scolaire. Plus personne ne se souvient vraiment comment ça s'est fait, ça semble si vieux, c'est comme ça depuis le premier jour, ça devient normal. Un simple fait banalisé dans tous les esprits. Tout le monde est persuadé qu'il y a une raison. Et c'est peut être vrai, il y a peut être une cause à leur exclusion: mais leur a t'on juste donné le moyen de changer ? Peu à peu on les oublie, ne les ramenant à l'existence que pour les humilier et les exposer comme dans une foire à bestiaux. Et c'est là que tu te sens supérieur: ça flatte l'ego d'harceler plus faible que soi. Alors tout le monde s'y met. Même les moutons se mangent entre eux. C'est plus facile de se donner une consistance pour éviter de devenir soi-même une victime. Qui tire les ficelles de ce jeu sadique ? Tout le monde. Tous ceux qui savent mais qui n'agissent pas. Tous ceux qui comme moi écrivent des longs textes mais qui au fond n'arrivent pas à parler quand il faut. Et cela durera. Longtemps, éternellement, jusqu'à ce que l'école se termine définitivement ou que l'on prenne conscience. Pourquoi je dis tout ça ? Parce que je pense qu'il est bien plus important de faire couler de l'encre sur la vie de tous ces gens qui verront leur jeunesse gâchée à cause de cette perversion malsaine qui en pousse certains à écrire "dur !" sur les photos Facebook comme à les insulter plus directement; oui c'est plus important que de débattre sur le sort de qui est la plus conformiste entre une pouffe adepte de la bouche en cul de poule et une autre qui se donne des faux airs d'anarchiste. Parce que je pense que quitte à écrire autant le faire pour une noble cause. Et que si on arrive à dépasser le million de mots pour critiquer les autres, pourquoi pour une fois ne pas faire l'inverse et louer son prochain ? Oh, bien sûr, vous allez me dire qu'on n'est pas Mère Thérésa, que dans la vie il faut se battre avec acharnement sans penser aux autres pour arriver à ses fins. Je ne parle ici que d'un sourire d'un "bonjour" le matin. Car ce n'est pas en restant les bras croisés qu'on va changer cette "génération de merde" comme se plaisent à dire certaines accros du consumérisme trop contentes d'avoir réussi à caser un aphorisme du genre sous leurs nouvelles photos de profil et qui ne contient ni copier-coller ni plagiat douteux.
 
 Le monologue de la femme brisée.
 
 
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#Posté le samedi 17 novembre 2012 14:07

Modifié le mardi 04 décembre 2012 14:08

No hope, no love, no glory. No happy ending.

No hope, no love, no glory. No happy ending.
 
 
 
J'arrive plus à mettre de mots sur mon bonheur.
Ni sur mon malheur d'ailleurs.
Sorry.
 
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#Posté le jeudi 01 novembre 2012 04:54

Les filles comme ça... #2

 
Les filles comme ça #2
 
 
Son prénom est plus que basique, classique, bien français. Son nom possède une particule, et il est connu dans sa région parce que c'est aussi le nom de l'énorme entreprise de son père. Sa mère est banquière, mais elle est toujours à la maison. Oui, elle est riche. Même plus que cela. Enfin, ce sont ses parents qui sont friqués, mais elle aussi par la force des choses et le montant de son argent de poche. D'ailleurs elle ne sait même pas pourquoi elle en a, de l'argent de poche, puisque tout ce qu'elle veut on lui offre sur un plateau doré. Sa maison est immense, bien rangée, toujours nickel chrome du sol au plafond. Les meubles brillent, tout est désinfecté de fond en comble. Ce n'est pas sa mère qui s'en charge, oh non, c'est bien trop grand tu comprends ? Non, c'est Maria, la femme de ménage Andalouse qui passe deux fois par semaine.
Sa mère dit qu'elle est généreuse avec la bonne. Elle lui offre des chocolats à Noël et la paye un peu plus que le SMIC. Alors pour ça, Maria a intérêt à ne pas broncher au niveau des heures sup', parce que Madame est déjà "extrêmement indulgente". D'ailleurs la bonté ça lui connaît à Madame. Elle fait don de mille et cents pour des oeuvres de charité et de protection de l'environnement. Elles et ses copines du "beau monde" se réunissent dans de grands salons, grignotent des macarons Ladurée à 5 euros l'unité et se pâment sur le nouveau manteau en vison de Mademoiselle Duchâteau; tout en signant quelques chèques pour Action contre la faim et Greenpeace. Ca donne meilleure conscience. On a l'impression d'être utile, de servir à son monde qui se résume en fait à sa propre utopie.
 
La fille, elle, elle s'en fiche de ces soirées mondaines. Ce qui l'intéresse c'est sa vie à elle. Elle a 15 ans, est en 3ème dans un lycée privé mais pas trop bourge, parce que ses parents veulent qu'elle "voit la mixité sociale". Cependant, la mixité, c'est bien, mais ils n'osent quand même pas la mettre au public. C'est qu'ils ne veulent pas de "racailles" chez eux, ses parents, et puis toutes ces bagarres, ça fait peur. Ce qu'ils ne savent pas c'est qu'au privé aussi il y a les bagarres, le bizutage et l'isolement. En deux fois pire, même. Et que leur fille, leur gentille et adorable petite, en est une des ambassadrices. Elle appartient à une caste au dessus des autres. Elle méprise tous ceux qui ne sont pas de sa "bande". Entre eux, ils se ressemblent tous. Séduisants, beaux, drôles, charmeurs. Les filles sont bien habillées et les garçons ont tous des portables dernier cri. Ils se sont imposés comme les rois d'un petit monde, les empereurs de leur propre utopie. La puissance leur donne des ailes et personne n'ose rien répliquer lorsqu'ils donnent leur avis. On les acclame dans les moindres faits et gestes. Ils rient des autres, se moquent d'eux. Ils ont le privilège de décider de qui sera "cool" ou non. Qui aura le droit à un sourire, qui aura le malheur de railleries. Elle trouve le "peuple" terriblement banal. "Les paumés", comme on dit, elle les considère comme des moins que rien. Avec ses potes, ils aiment bien se moquer, critiquer. En fait, ils ne s'en rendent pas compte mais leur simple et prétendue amitié se fonde sur le mépris des autres et ce n'est pas la confiance ou la tendresse qui les unit, mais la haine d'une population collégiale.
 
Elle a un Iphone, le plus récent. Elle change de portable tous les trois mois. Parfois son père râle un peu, "On n'est pas Crésus" dit-il. Mais si, elle le sait, même si on fait semblant d'être simples et accessibles pour se donner bonne conscience; dans sa famille on est tous friqués de génération en génération.
Sur les réseaux sociaux elle a une petite célébrité. Les bouches en cul de poule, la moustache au crayon feutre sur le doigt, les poses philosophiques, tout ça ça lui connaît. Elle retouche ses images, mais elle est belle, et elle le sait. Enfin, elle est jolie, agréable à regarder. Pas plus qu'une autre, mais comme elle appartient à l'"élite" elle a un petit quelque chose en plus. Et de quoi se payer des pots de fond de teint Dior, avec masque de beauté chez Marrionaud tous les mois.
Ses fringues elle les chosit chez Zara, Guess, Benneton, Dolce Gabanna, Zadig et Voltaire. Elle a un sac Longchamps, des lunettes Ray Ban, elle se maquille Chanel et lit Elle en salle d'attente chez la manucure. Sa vie ressemble à un énorme pot pourri de la consommation. Avec ses copines elles se ressemblent toutes. Le même style, un peu bobo/ faux rock, des airs de rebelles qui imposent leur style, des prises de risque vestimentaires toujours applaudies. Elles veulent jouer aux précurceuses avec leurs Headbands et leurs slims roses fluos, elles désirent imposer une mode, faire des émules, puis se plaindre ensuite que tout le monde les recopie. Ca flatte l'ego mais ce qu'elles cachent c'est que tout cela elles l'ont vu dans des magazines de mode. Sous leurs faux airs "indépendantes de la dictature vestimentaire imposée", elles ne sont que des joujoux de l'industrie mondiale. Des pantins qui suivent le monde sans tracer leur propre sillon. Ce qui est hype, ce qui est glam', swaag, soin, etc; elles savent tout, tout ce qu'il faut pour ne pas se sentir lesées. Au fond entre elles ce n'est qu'une grosse duperie, de démonstrations et d'apparences. L'hypocrisie bourgeoise apliquée à des ados de 15 ans.
De 15 ans elle n'a que l'âge. Elle fume pour se donner un genre, boit dans le bar branché du coin après les cours, sniffe un peu de temps en temps. Elle voulait essayer de se piquer mais Chrystel a bien failli y passer l'autre jour en soirée alors ça ne lui dit plus rien. Elle enchaîne les relations plus où moins longues. Depuis qu'elle a goûté au plaisir de la chair elle en redemande sans cesse. Parfois à des inconnus mais tant pis. Sa jeunesse elle la brûle à petit feu, à coup de billets, de tabac et de vodka. Les plaisirs et la luxure, elle a déjà tout testé. Les Baleares, New York, une montre Swatch, des Louboutins, du Prada, des études dans les grandes écoles, un concert de Rihanna, un poney et un chat... Tout est déjà fait, et ce qui lui manque encore elle l'aura. Elle n'a plus aucun rêve, puisque tout lui est déjà offert, avant même qu'elle ne pense à en avoir besoin. D'ailleurs "besoin" elle ne sait plus ce que cela signifie. En fait en y réfléchissant bien sa vie est terriblement ennuyante. Alors il lui reste sa méchanceté. Sa cruauté. Le plaisir de rabaisser les gens et de les voir souffrir. C'est malsain mais amusant, et grâce à cela elle se sent puissante. Heureuse. Manipulatrice de la seule chose qu'elle ne pourra jamais posséder: l'âme des gens.
Elle est détestée mais respectée. Au fond cela est il bien important ? Ce que pensent ces fourmis ridicules qui lui baisaient autrefois les pieds n'a guère d'influence sur elle. Elle a ses "amis". Même si au premier faux pas ils la lâcheront. De son piédestal elle peut vite retomber. Mais elle s'en fout, elle s'en fout. On dit que plus tard elle aura du mal quand elle devra être indépendante, sans femme de ménage et villa de luxe. Elle sait que ce n'est pas vrai. Elle a raison. Elle va passer un bac qu'elle réussira parce que ses parents lui payeront des cours. Elle entrera dans les plus grandes universités du pays sans dossier parce que sa mère est une personne influente. Elle  reprendra la boîte de son père. Et si ça ne va pas il y aura toujours l'argent de papa et maman à portée de main. Son destin est tout tracé. Qu'on se le dise, elle aura tout, tout ce que les autres désirent sans jamais les posséder. La seule chose contre laquelle elle ne pourra pas lutter c'est la mort. Et même après, il lui suffira d'un petit passage au purgatoire pour se laver de ses pêchés. Parce que sa famille est comme une pieuvre, elle a des réseaux partout. Elle arriverait même à se payer les faveurs de Dieu. Il y a des gens comme ça. Qui ont et qui auront toujours la belle vie. Moi aussi je rêve de les voir s'écraser. Mais il ne faut pas se faire d'illusion. C'est comme ça la vie. Crétin, injuste, néfaste aux faibles. Parfois la roue ne tourne jamais. Il y en a qui auront toujours le goût sucré du bonheur sur les gencives.
Il ne leur manquera que l'expérience d'un amour simple, d'une amitié soudée par autre chose que la cruauté, et la joie des plaisirs gratuits.
 
 
Les filles comme ça... #2
 
Ce texte ne parle pas de moi :) Il y aura d'autres portraits de 'filles comme ça' qui vont suivre.
 
 
 
 
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#Posté le mercredi 12 septembre 2012 07:09

Modifié le samedi 15 septembre 2012 13:51

Les plus belles années.

 Les plus belles années.
 
 J'ai vu tout le dessin de ma vie s'effacer. Tout ce que j'avais accompli se brouiller. Mes habitudes s'envoler, ma rengaine disparaître au gré des jours. J'ai vu mes us et mes coutumes s'arracher de mon quotidien. J'ai vu 4 ans de mon existence partir comme ça, en fumée, sans que je puisse les rattraper. J'ai pleuré. J'ai hurlé en mon intérieur. Les murs de mon coeur se sont brisés. Tous les miroirs de mon corps se sont cassés, et tant pis pour les mauvaises superstitions. En moi c'était la guerre. La famine de bonheur. Mes organes, habitants premiers de ma machine vitale, ont remué ciel et terre pour trouver ne serait-ce qu'un peu de joie au fond de mes synapses vides. Je me suis raccrochée un temps à un autrefois dérisoire. Cherchant les acteurs de mes joies passées, sans trouver là le réconfort attendu. Je me suis sentie seule. Je me suis sentie vide. Et terriblement abandonnée par tous ceux qui jadis me juraient une amitié éternelle.
Alors j'ai tout lâché. Tout brûlé. Une bonne fois pour toutes. Seules les choses importantes resteront. J'ai immolé mes souvenirs et emprisonné le passé. Je me suis tournée vers le présent. Redressant ma carcasse recroquevillée et timide sous le poids des regrets, je suis née comme revigorée de ma souffrance. Et j'ai marché. Le dos bien droit, vers l'avenir. Et plus rien ne m'empêchera d'avancer. Utopiquement.
Ils m'ont déçue. Tous. Peut être que j'accordais trop d'importance au lien qui nous unissait. Peut être que je me faisais trop d'idées positives sur cette nouvelle vie. Ce que je sais désormais, c'est que le changement et la nouveauté sont mon nouveau quotidien. Et que le goût acide du passé regretté n'a plus sa place dans ma vie.
 
 
 
 
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#Posté le jeudi 06 septembre 2012 13:16

Modifié le samedi 03 novembre 2012 11:30

Les filles comme ça.

 
 
Les filles comme ça #1
 
 
Elle a un prénom banal, à consonance américaine parce que sa mère a passé sa grossesse devant "Dallas". Son père est ouvrier, il rentre toujours tard et il se plait à crier contre tout. Sa mère se laisse faire, elle a un petit boulot à mi-temps sous-payé, et puis de toute façon il y a bien longtemps qu'elle a laissé tomber l'idée du prince charmant. Elle a un petit frère qui l'embête toujours mais avec qui elle fait plein de photos qu'elle poste ensuite sur Facebook parce qu'il est "trop mignon". Sa grande soeur est partie le jour de ses dix-huit ans se mettre en ménage avec son copain. Elle habite dans une petite ville grise de la fumée des usines. Il n'y a jamais rien à faire mais elle sort quand même tous les soirs après le collège, histoire d'oublier un peu la misère de sa propre vie. Elle retrouve ses potes au square, ou vers un supermarché, ensemble ils achètent des chips et des sucettes en forme de coeur, ils font des conneries, ils parlent un peu, ils critiquent beaucoup. Le soir elle rentre toujours un peu trop tard, juste pour emmerder son père qui geule un peu plus. Elle n'a jamais faim aux repas, chipote sur tout parce qu'elle s'est goinfrée de Nutella dans l'après-midi. Sa mère fait toujours des pâtes avec du jambon, parce que c'est bon et pas cher. De toute façon vu le prix des courgettes pour les "cinq fruits et légumes par jour" il faudra repasser. Chez elle tout est branlant. Ses parents s'engeulent au niveau de l'argent, ils ne sont pas pauvres mais pas riches non plus. Juste "dans la moyenne". Trop riches pour percevoir des aides mais trop pauvres pour partir en vacances. Elle se couche très tard. Avant, elle regarde la télé. La télé c'est la seule chose qui les réunit. Ils regardent les infos, mais elle ne comprend pas tout. Ce qu'elle sait c'est que les politiques sont tous corrompus. Ca, c'est son père qui le dit mais de toute façon, corrompus ou pas c'est pas ça qui va mettre un peu de beurre dans les épinards. A l'école elle ne comprend rien. De toute façon elle s'en fiche, plus tard elle ne sait même pas ce qu'elle va faire. Coiffeuse, ou peut être esthéticienne. Petite elle voulait aller sauver des vies en Afrique avec Médecins sans frontières, mais les maths c'est trop dur pour vouloir jouer aux héroïnes. Elle a une attitude correcte en classe, parfois du bavardage mais c'est parce qu'il y a Amira juste derrière. Amira, c'est sa meilleure amie. A la récré, elles vont regarder les bagarres des mecs sous le préau, et puis admirer les garçons qui leur font envie. Elle s'habille tout le temps en jean, slim, bleu. Des t-shirts colorés, des baskets et un Eastpack sur le dos. Ses cheveux elle les attache en chignon, de toute façon ils sont tellement abîmés par le lissage qu'il y a plus rien à faire. Elle n'est pas très belle mais pas franchement moche non plus. Elle a des yeux sombres, des cheveux marrons, quelques grains de beauté dans le dos et des boutons d'acné sur le front. Elle se prend pas la tête avec l'avenir. Tout ce qui l'intéresse c'est ses potes et les sorties. Elle a déjà eu plusieurs mecs mais à chaque fois ça se termine mal. De toute façon les hommes sont tous des bâtards. Ca c'est sa mère qui le dit, après chaque dispute avec son père. Elle écoute du rap et du rnb, de la techno, les Black Eyed Peas et Katy Perry, Birdy et puis aussi les One Direction. Tout ce qui passe entre Fun Radio et NRJ, quoi. Son collège c'est une zone d'éducation prioritaire, un ZEP quoi. Elle le trouve nul mais le jour ou elle va le quitter elle pleurera. C'est qu'elle veut pas laisser  Amira, Enzo, Lucas et tous les autres. Sa prof de maths est une conne mais elle aime bien Mme Dubois, celle qui fait la musique. Elle fume des Camel parce que c'est les moins chères. Elle se drogue pas, parce que la coke c'est trop cher. Les campagnes qu'ils font sur l'alcool et ses dangers à l'école elle s'en fout, elle aime boire en soirée sinon elle arrive pas à s'amuser. Elle a fait de Facebook son QG, elle aime bien mettre des photos que tout le monde fait déjà, avec en dessous "Life is a joke". Elle sait pas vraiment ce que ça veut dire mais elle trouve que c'est classe. Elle aime pas lire. Elle sèche le sport. Elle aime rien faire. Sa vie, elle est toute tracée depuis qu'elle est née. Beaucoup de rêves, beaucoup de désillusions puis au final elle va devenir comme sa mère. Caissière à Carrefour ou femme de ménage dans une galerie marchande. Et puis des souvenirs il ne restera plus rien. Juste un gôut amer dans la bouche, celui de la rancoeur et de l'injustice.
 

 
Les filles comme ça.
 
Ce texte ne parle pas de moi :) Il y aura d'autres portraits de 'filles comme ça' qui vont suivre.
 
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#Posté le lundi 03 septembre 2012 11:42

Modifié le jeudi 06 septembre 2012 13:29

Océan Atlantique 2012, suite

 
 
 
SPECTACLE •PYROTECHNIQUE
 
 
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"C'était magnifique, ces lumières qui embrasaient le ciel, tous ces feux montants, le phare devenu rouge, les musiciens semblant surgir d'un immense brasier. J'ai pris plein de photos. J'aime la photographie. Oh, bien sûr, je ne suis pas très douée, mais j'aime capturer des moments, des émotions, des scènes de rue."
extrait de mon journal.

 

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Montalivet 2012 . La fête du phare. 



 
Tags : spectacle pyrotechnique, Feux d'artifice
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#Posté le mardi 28 août 2012 08:22

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